Des candidats conservateurs québécois ont payé les appels trompeurs du parti ailleurs au Canada.
Enfin, nous avons un volet québécois à la magouille des appels trompeurs des conservateurs qui redirigeaient des électeurs libéraux par les milliers vers de faux bureaux de vote le 2 mai.
Au début quand le scandale prenait de l’ampleur de jour en jour il y avait toujours rien du Québec.
Pas assez que Stephen Harper avait fait une croix sur le Québec, les « escrocs» d’élections nous boudaient également.
On a eu un petit avant-goût, le numéro de cellulaire de « Pierre Poutine » qui menait à Joliette. Mais rien de plus.
C’est -à-dire, juste qu’à ce que la brillante journaliste Hélène Buzzetti du Devoir s’en mêle.
À coups de téléphone elle a fait la preuve que l’argent qui est allé à payer le grand réseau de téléphones automatisés passait par le Québec.
En effet, c’était les Québécois qui payaient. Buzzetti a fait chanter les candidats un après l’autre comme des serins dans le fond d’une mine.
Le candidat conservateur défait dans Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Bertin Denis a admis que son organisation électorale avait payé 15 000,01 $ à la firme torontoise Responsive Marketing Group RMG.
Il y est allé pas mal sec ce Bertin Denis. Il a dit qu’il n’était pas plus qu’une « boîte à malle » pour financer les appels téléphoniques ailleurs au Canada.
Plus tard il reprendra ce qu’il avait dit, avec les bons conseils de Stephen Harper qui l’a venté à la Chambre des communes.
Au début Denis ne savait pas à quoi avait servi l’argent qu’il a versé à RMG, sauf que plus tard, le même jour que Harper a donné une bonne explication au parlement, la vrai raison est sortie. C’était pour payer les services de RMG dans la circonscription.
C’était Ghislain Pelletier, son agent officiel, qui avait confirmé la situation à la journaliste : «La compagnie nous envoyait la facture et je l'ai payée sur recommandation du parti.»
Même sorte d’affaire c’est passé à Chicoutimi-Le Fjord.
Là aussi, on a payé 15 000,01 $ à RMG. (Personne n’a jamais expliqué à quoi servait la derniere cent sur le chèque. Sûrement, Harper a une réponse à cela aussi.)
Dans le royaume, le candidat conservateur était l'ancien journaliste Carol Néron, qui a dit ne pas savoir vraiment ce qu'il en a retiré du chèque payé à RMG. «Je ne peux pas vraiment dire si j'en ai eu pour mon argent ou pas.» C’est souvent comme ça la vie d’un journaliste.
Parmi les autres au Québec il y avait :
Larry Smith dans Lac St. Louis- Dollard;
Michel-Éric Castonguay, dans Montmorency-Charlevoix-Haute-Côte-Nord;
Pierre Paul-Hus dans Louis-Hébert; sauf que dans son cas c’était un peu différent. Son agent officiel, Martin Lemire, a expliqué que le Parti conservateur avait envoyé la documentation parce que «c'était plus payant que d'engager des bénévoles».
En tout on a pu établir que 18 candidats conservateurs québécois étaient impliqués dans l’affaire des chèques à RMG.
Au total, d’après Élections Canada, à travers le Canada 97 candidats conservateurs, y inclus les 18 au Québec, auraient payé RMG ou d’atures firmes pour faire des appels téléphoniques.
Et dans bien des cas, les candidats n’ont jamais su à quoi a servi leur argent.
Il y a une autre chose à noter. Les comptes de RMG n’apparaissent pas dans les comptes d’élections de l’organisation nationale du parti conservateur. C’était mieux comme ça.
Le Parti conservateur a plaidé coupable en novembre dernier à des accusations de fraude électorale justement parce qu'il avait utilisé les caisses électorales de ses candidats en 2006, en leurs donnant de l’argent et reprenant l’argent en échange d’un chèque qu’il pouvait réclamer pour dépenses d’Élections Canada.
Donc on peut dire que le Québec n’a pas été oublié par les conservateurs dans l’affaire des appels téléphoniques.
C’est bon qu’ils aillent penser à nous.