Même avant que son ministre des finances Jim Flaherty présente son budget aujourd'hui Stephen Harper avait commencé à mettre à pied des employés du fédéral la semaine dernière.
Pour certains, les départs sont immédiats. D’autres auront jusqu’à la fin du mois, ou à la fin de l’année.
Au ministère de l’Environnement, 50 travailleurs se sont fait dire qu’ils seront sans emploi à partir du 30 juin. On s’attend que ce ministère sera un des plus touchés par les compressions budgétaires.
Le gouvernement Harper préfère ne pas dire quelle sorte de travail faisaient ceux qui sont partis.
On a défendu à ces ex-employés d’en souffler un mot à quiconque, sauf à leur famille, leur conseiller financier, et leur avocat. Sinon, ils perdent leur prime de départ.
Harper aime jouer dur et travailler ses affaires en secret.
Le ministère de l’Environnement est le plus détesté des grandes sociétés pétrolières de l’Alberta, surtout des compagnies qui oeuvrent dans les sables bitumineux.
Selon les chiffres fournis publiquement par le Registraire du lobbying à Ottawa, les lobbyistes des pétrolières étaient les visiteurs les plus fréquents aux bureaux du premier ministre et de son Conseil privé l’année dernière.
On s’attend que les coupures budgétaires de Jim Flaherty de cette semaine fassent perdre les emplois à environ 4000 fonctionnaires d’ici la fin de l’année.
Ce n’est pas un agenda secret. Harper n’a jamais caché ses intentions durant la récente campagne électorale de réduire le nombre de fonctionnaires au fédéral.
Sauf que la plupart des fonctionnaires croyaient que ça serait quelqu’un d’autre, pas eux sur qui la hache tomberait.
C’est toujours comme ça avec des coupures de personnel. Ça sera quelqu’un d’autre jusqu’à ça nous frappe directement ou ça frappe quelqu’un près de nous.
Durant la campagne électorale, le chef conservateur a répété à maintes reprises que toute coupure se ferait par « attrition. » Il semble qu’il ait changé d’idée.
Cinq employés du Musée des beaux-arts du Canada ont perdu leurs emplois la semaine dernière. Ils sont des « conservateurs d’art » - des experts bien payés qui choisissent les tableaux et montent des expositions.
On sait déjà ce que Harper pense des arts et des gens qui assistent aux galas tenus aux bénéfices des arts. Il a été très clair sur cela. Les cinq ont une bonne réputation et n’auront certainement pas de difficulté à se trouver du travail en Europe ou aux États-Unis.
Même la Banque du Canada n’a pas été épargnée des coupures. Bien que selon la loi Harper, aucun employé n’ait le droit de discuter publiquement de son départ, certains disent en cachette aux médias que 33 employés ont déjà été mis à la porte, et que quelque 80 autres apprendront les mauvaises nouvelles bientôt.
Ce n’était qu’un début; continuons la déroute!